Ce samedi 26 novembre, les Barbarians britanniques étaient de sortie à Twickenham pour rencontrer l’équipe d’Australie. Un de nos rochelais était du rendez-vous, un habitué des Barbarians : Seru Rabeni. Malgré une sévère défaite 60 à 11 face à des Australiens qui jouaient leur futur en équipe nationale, Seru partage avec nous cette expérience inoubliable…
Qu’est-ce que cela fait de jouer avec les Barbarians, face à l’Australie ?
« C’est une superbe expérience ! J’ai joué aux côtés de rugbymen qui sont habituellement dans l’équipe d’en face… Certains joueurs comme Victor Matfield, les coaches qui nous ont dirigé, j’ai pu apprendre de chacun d’entre eux. Et c’est en cela que cette expérience avec les Barbarians est unique… »
Vous étiez réunis du mardi jusqu’au match de samedi. Comment s’est déroulée la semaine ?
« Avant tout, nous avons fait en sorte de créer une âme, une structure à d’équipe. Beaucoup d’entre nous ne se connaissaient pas, alors il y a eu beaucoup de dialogue, de mise en place pour aboutir à un groupe le plus performant possible. Le but étant de prendre du plaisir sur le terrain tout en développant un jeu spectaculaire, ce qui est le principe de base des Barbarians. »
Tu as rencontré des champions du monde en titre et d’autres joueurs qui ont tout raflé dans leur carrière, comme Mealamu, Matfield, Bryan Habana. Qu’est-ce que ça t’a apporté ?
« J’ai surtout appris avec mon vis-à-vis, Mortlock. Le fait de jouer, discuter avec lui, apprendre à le connaître, m’a permis de m’améliorer et de me motiver d’autant plus dans ma carrière de rugby. C’est un joueur qui joue avec sa tête, il est très intelligent… Après, le résultat n’a pas été très concluant car jouer un match de ce niveau en ne se connaissant que depuis quelques jours, c’est assez difficile. Mais le jeu en valait la peine ! »
Le collectif a été coaché par Graham Henry, ancien coach des All Blacks, sacré champion du monde il y a un mois… Quelles impressions t’a-t-il laissé ?
« C’était une occasion unique. Cela ne m’arrivera probablement plus jamais… J’étais encore à l’école quand il a remporté le Super 12 ! Et là, nous mangions ensemble à la même table ! C’est incroyable d’être assis à la même table de quelqu'un qui a accompli tant de choses dans le monde du rugby. Il restera une grande source d’inspiration pour moi… »
Que retiendras-tu de ce match face à l’Australie ?
« Et bien… Les wallabies jouaient gros sur cette rencontre. Les joueurs voulaient prouver s’ils étaient à la hauteur pour continuer en sélection nationale, ce qui leur mettait une grosse pression concernant le résultat. Pour nous, ce n’était pas la même chose. Nous étions invités, beaucoup de joueurs étaient des éléments clés de leur sélection durant la Coupe du Monde. Notre effectif est arrivé en Angleterre assez fatigué, puis nous avons dépensé beaucoup d’énergie à apprendre à se connaître etc. Les wallabies, lorsqu’on ne casse pas leur jeu, c’est une vraie machine à broyer ! Nous avons manqué quelques plaquages et nous étions toujours légèrement en retard sur toutes les phases de jeu. Il n’y a rien à dire, les Australiens étaient vraiment meilleurs que nous ce jour là…Ensuite, j’apprécie de jouer avec des rugbymen aussi expérimentés et talentueux ! Ce sont des hommes qui ont tout gagné et qui savent rester humbles, malgré tout ce qu’ils ont accompli. C’est un exemple à suivre. Je suis également touché par le fait que les Barbarians me fassent autant confiance. Cela fait 4 fois que je suis sélectionné et à chaque rencontre, ce collectif m’a beaucoup apporté. Ils sont conscients que je suis disponible pour eux, prêt à faire le travail, et je suis récompensé pour cela. J’espère que j’aurai à nouveau l’occasion de performer dans cette équipe. Si je peux ramener à La Rochelle toute l’expérience que cette sélection m’a donné pour la partager avec mes coéquipiers, ce n’est que du bonheur ! »