Dimanche, l’Atlantique Stade Rochelais s’est imposé face au Stade Aurillacois sur le score de 29 à 0. Grâce à cinq essais de Gourdon, Jacob, Cestaro, Forbes et de pénalité, les Jaune et Noir décrochent leur 4e bonus offensif en 6 matchs et semblent monter en puissance à l’aube de la fin de la saison régulière.
De l’occupation et une grosse mêlée
D’entrée de jeu, les Rochelais annoncent la couleur : avec un vent très puissant dans le dos, ils privilégient l’occupation du terrain à la possession. À plusieurs reprises, les coups de pied de Fortassin et Audy ont permis aux Maritimes de camper les 22m aurillacois pendant une bonne partie de la première période. Alors que quelques fautes de main et mauvais choix empêchent les Rochelais de scorer sur leurs temps forts (en-avant de Botia devant la ligne, transversales peu évidentes de Fortassin échappées par Cler), les Maritimes manquent d’agressivité en défense et n’imposent pas le défi physique à leur adversaire. Patrice Collazo analyse : « En première période, le problème c’est qu’on peut pas imposer le rythme, le jeu est saccadé par les nombreuses fautes en mêlée, c’est haché donc on peut pas marquer l’adversaire physiquement et mentalement. Après on a eu un bon jeu au pied d’occupation qui nous a permis de garder Aurillac chez eux, on a été performants en défense mais on aurait pu être plus agressifs, donc on s’en est remis à une mêlée plutôt bonne. On a eu du mal à s’adapter aux conditions climatiques pour la touche, où on a alterné le très moyen, le médiocre par moments, et le très bon. Aujourd’hui ça n’a pas de conséquences, mais il faudra corriger ça sur les matchs où on aura besoin de tous les ballons pour concrétiser les temps forts. »
En première mi-temps on est un peu en difficulté derrière parce qu’on fait tomber des ballons et qu’on n’arrive pas à multiplier les temps de jeu, on se fait un peu chahuter dans les rucks.
Fabrice Ribeyrolles ajoute : « On manque d’intensité dans les phases de rucks où on a perdu quelques ballons. On n’a pas été assez agressifs et on a laissé le 10 jouer dans un fauteuil. Derrière, on fait quelques approximations dans les 22 adverses avec des passes et du jeu au pied approximatif. C’était une mi-temps hachée. » Arthur Cestaro, auteur du 4e essai rochelais, explique le relatif manque d’efficacité de la première période : « En première mi-temps on est un peu en difficulté derrière parce qu’on fait tomber des ballons et qu’on n’arrive pas à multiplier les temps de jeu, on se fait un peu chahuter dans les rucks. Je pense qu’on a manqué un peu d’agressivité, donc heureusement qu’on avait une mêlée conquérante et qu’on a marqué dessus. » Effectivement, pendant de nombreuses minutes, les mêlées se sont enchaînées à 5m de l’en-but cantalou. Après avoir refusé l’affrontement, le pack aurillacois est sanctionné par un carton jaune pour le pilier Tokotuu ; quelques mêlées plus tard, les avants rochelais pulvérisent leurs homologues et foncent dans l’en-but, obligeant M. Rosich à leur accorder un essai de pénalité (7-0, 17e). Plus tard, c’est une nouvelle mêlée archi-dominatrice des Rochelais qui permet à Kévin Gourdon de filer derrière la ligne (32e). À la mi-temps, les Maritimes mènent logiquement 14 à 0.
Une défense imperméable et des essais
Au retour des vestiaires, les Jaune et Noir sont animés de meilleures intentions, comme l’explique l’arrière rochelais : « En deuxième mi-temps on a un peu remis les choses à l’endroit, on a réussi à être agressif dans les rucks et à multiplier les temps de jeu. À partir de là, on a eu plus de ballons derrière et on a pu enchaîner ». Alors que les Maritimes s’étaient créé plusieurs occasions en première période, dans le sillage des percées de Botia et de Bobo, elles ont cette fois été concrétisées. Après une bonne avancée de la mêlée, Julien Audy transperce la défense aurillacoise et est repris in extremis ; le ballon est écarté à l’aile et Franck Jacob aplatit en force le troisième essai rochelais (19-0, 56e). Malgré le vent contre, les Rochelais parviennent à acculer les visiteurs dans leur camp et multiplient les occasions. Sentant qu’il fallait enfoncer le clou, Julien Audy joue vite une pénalité, passe à Botia qui percute, puis écarte sur Cestaro qui marque en coin (24-0, 60e). Alors que le match devient un peu brouillon, les Jaune et Noir remettent un dernier coup de collier pour offrir du spectacle à leur public : Cestaro, encore, slalome dans la défense et échoue à quelques mètres de l’en-but, Forbes s’en saisit et marque en force. À l’arrivée, ça fait 29-0 et 5 essais. « En deuxième mi-temps on a demandé aux joueurs de mettre beaucoup plus d’intensité, d’être plus exigeants dans les phases de ruck, de mettre de la qualité et de la vitesse. Ensuite on est montés les chercher en défense, on les a étouffés avec et sans ballon et on a pu construire notre jeu, on a construit nos essais. On a vraiment fait des actions de qualité dans l’animation, dans l’alternance, on les a mis à la faute et sur le reculoir. Et malgré le vent violent face à nous on a dominé toute la deuxième mi-temps, et à chaque fois qu’on est allé chez eux on a marqué. C’est un réalisme qui nous satisfait énormément », commente Fabrice Ribeyrolles.
Ce soir il y a deux bonnes choses : les 0 points d’Aurillac, et le sérieux qu’on a pu mettre.
Après les erreurs défensives du dernier match, la défense rochelaise s’est montrée particulièrement bonne. Patrice Collazo poursuit : « Ce soir il y a deux bonnes choses : les 0 points d’Aurillac, et le sérieux qu’on a pu mettre. C’était quelque chose de compliqué contre un adversaire qui n’est jamais facile à manœuvrer et qui a souvent fait des bons matchs ici. Les joueurs ont fait ce qu’il fallait en seconde mi-temps et la grosse satisfaction à ce stade de la saison, c’est les 0 points marqués par Aurillac. » « Ça fait du bien d’avoir une défense efficace, après avoir pris 3 essais contre Agen en première mi-temps, notamment derrière où on se fait pas mal trouer. Ca nous tenait à cœur de remettre les choses à l’endroit dans ce secteur », poursuit Arthur Cestaro. Face à Aurillac, les Rochelais ont donc fait montre d’une très bonne attaque, d’une défense imperméable, d’une grande discipline et d’une excellente mêlée. La touche a eu quelques ratés, l’agressivité a parfois manqué en première période, et quelques fautes de main ont retardé l’échéance dans le même temps. Mais la copie rendue est excellente tant au niveau du contenu que du plan comptable, les Rochelais récupérant 5 points. « Ce match est très positif. Prendre 0 point c’est rare, il faut le retenir. L’objectif c’est qu’au fil des matchs, tout s’améliore et que tout soit de mieux en mieux, donc il faut continuer là-dessus », conclut Fabrice Ribeyrolles.
Quelques semaines avant la fin de la saison, le Stade Rochelais monte en puissance.
N.C.