Interview : Camille Boudaud, l'internationale rochelaise !

Interview : Camille Boudaud, l'internationale rochelaise !


Rochelaise, Camille Boudaud a commencé le rugby avec les POC'ettes. Elle sera la marraine du Tournoi Féminin FFR U15 et U18 organisé samedi à la Plaine des Jeux Colette Besson.

Après avoir le commencé le rugby ici à La Rochelle, te voilà aujourd'hui joueuse au Stade Toulousain. Peux-tu nous décrire ton parcours rugbystique?

J'ai commencé le rugby chez les Poc'ettes à La Rochelle à 13 ans. J’ai intégré le Pôle Espoir de Rugby féminin à Rennes en 2010. Je suis donc entrée dans le cursus "Sport étude". L'année suivante, j'ai intégré le Stade Rennais Rugby (Top 8), club dans lequel j'ai évolué durant 6 ans. Après une opération de l'épaule droite en 2012, j’ai été sélectionnée avec l'Équipe de France des -20 ans. J’ai ensuite pris part à la préparation de la coupe du monde universitaire en Afrique du Sud et participé à une compétition internationale au Brésil à Sao José Dos Campos, avec l'équipe de France universitaire à 7. J’ai ensuite joué à plusieurs reprises lors de tournois internationaux avec l'Équipe de France à 7 développement. En Mars 2016, j’ai été convoquée pour participer à deux matches du Tournoi des 6 Nations (Ecosse et Angleterre), que l’on a gagné ! Puis, je suis partie aux Etats-Unis pour la tournée d'été avec le XV de France Féminin, où on a fini à la troisième place. J'ai récemment intégré l'équipe du Stade Toulousain Rugby Féminin.

Comment as-tu attrapé le virus du rugby ?

C'est mon père qui me l'a transmis. C’était un grand supporter du Stade Rochelais, nous allions souvent voir les matches à Marcel Deflandre. De là, j'ai quitté le foot, pour m'initier au rugby. Ma passion pour ce sport est alors devenue très grande.

As-tu des modèles dans le monde du rugby ?

Oui bien sûr, on a tous de grandes idoles à qui on aimerait ressembler. Pour ma part, j’aime beaucoup Johnny Wilkinson. J'aime son exigence et son côté perfectionniste (je le suis moi aussi mais sûrement pas au même stade que lui !), et surtout pour le jeu au pied. Sa technicité et son rugby font de lui un joueur d'exception.

Tu seras, à l'occasion du match France Ecosse, marraine du Tournoi FFR des U15 & U18. C'est une fierté pour toi ?

C'est une réelle fierté pour moi d'être la marraine de ce tournoi. Les U15 et U18, sont les espoirs du rugby français et j'aimerais leur faire part de mon parcours et de mes sélections, mais aussi leurs apporter des conseils. Je suis moi aussi passée par ces deux catégories, et j'étais émerveillée quand une joueuse internationale était présente pour nous parler.

D'ailleurs, quels souvenirs gardes-tu de ton passage chez les Poc'ettes ? 

Je crois qu'au fond de moi, je suis toujours chez les Poc'ettes. C'est le club où j'ai fait mes premiers pas sur un terrain de rugby et où j'ai grandi. J'ai évolué et j'ai beaucoup appris techniquement, rugbystiquement, et humainement au sein de cette équipe et de ce groupe. J'ai connu des personnes incroyables qui sont restées des très grandes amies (Leslie, Fanny, Marion). Je pense qu'au fond de moi j'ai toujours mon âme de Poc'ettes. J'ai toujours dit que je terminerais ma carrière chez les Poc'ettes.

Si tu devais dire quelques mots ou donner un/des conseil(s) à une jeune qui hésiterait à pratiquer le rugby ?

Je lui dirais dans un premier temps qu'il ne faut pas qu'elle hésite à s'essayer au rugby. La plupart des joueuses ont une appréhension de la pratique parce qu'elles voient ce sport comme un sport masculin. Alors que pour moi, aucun sport est fait spécifiquement pour les hommes ou les femmes. Je lui dirais également que c'est un très beau sport car il est rempli de belles valeurs humaines. Faire un sport collectif comme le rugby, permet de rencontrer pleins de gens et de se faire de nombreux amis. Je pense aussi que je la rassurerais sur la "violence" de certains contacts et plaquages que l’on peut voir dans ce sport, en lui précisant que l’on ne se fait pas mal à partir du moment où on est correctement préparé à jouer.

Enfin, crois-tu que le rugby féminin se professionnalisera à l'image du rugby masculin ?

J'espère qu'un jour les filles auront la chance d'être professionnelles. Le rugby féminin a pris un réel essor depuis 5 ans, avec de plus en plus de médiatisation, de plus en plus d'inscriptions dans les clubs, de plus en plus de jeunes qui intègrent les écoles de rugby. Il faut savoir que nous sommes pour la plupart des joueuses de haut niveau, étudiante, avec un travail étudiant pour financer nos études. Ce n’est pas toujours facile à gérer et cela demande beaucoup d'organisation et d'investissement. Par ailleurs, il faut savoir qu'au plus haut niveau du championnat féminin français, le TOP 8, les joueuses ne perçoivent aucun salaire ni indemnisation. Les joueuses du rugby français sont amateurs, et je pense qu'on et qu'elles méritent bien plus que ce simple statut.