Samedi, le Stade Rochelais se déplace en Isère au Stade des Alpes de Grenoble pour la 4e rencontre de Top 14. Malgré la belle victoire décrochée face à Toulouse, les Jaune et Noir gardent les pieds sur terre et n’ont pas souhaité bouleverser leurs habitudes, avant d’affronter une bonne équipe portée sur un jeu offensif fait de mouvement.
Grenoble, un gros volume de jeu
Actuellement 8e au classement général, le FCG est aussi 2e au classement des attaques avec 9 essais marqués en 3 journées, malgré des déplacements à Clermont, Montpellier et la réception de Bordeaux. La raison, un jeu résolument offensif fondé sur un pack mobile et un triangle arrière de qualité. « Ils mettent énormément de volume, il faudra être très concentrés en défense et ne pas faire d’erreur », avalise Romain Sazy, constatant que l’équipe a encaissé 16 essais en 3 matchs. Pour Patrice Collazo, « les Grenoblois jouent énormément, ils mettent du volume et beaucoup de rythme grâce à un fond du terrain très performant avec Ratini, Aplon ou Caminati, ça leur permet de remonter beaucoup de ballons et de générer de l’avancée. Leur paquet d’avants est très mobile, le 9 colle beaucoup au ballon et leur troisième ligne est très à l’aise balle en main ».
À l’intersaison, Grenoble s’est effectivement bien renforcé à des postes clés, avec notamment une charnière renouvelée par l’arrivée du demi de mêlée McLeod (Sharks) et celle de Jonathan Wisniewski (Racing Metro) au poste d’ouvreur. « Ça alterne bien, ça trouve les espaces, c’est des très bons joueurs » confiait à ce titre le troisième ligne rochelais. En outre, l’ancien Biarrot Arnaud Héguy a été recruté au talonnage, l’international Springbok Aplon a pris l’arrière de l’attaque iséroise, et le troisième ligne centre Grice (Chiefs) s’avère techniquement essentiel au dispositif de Grenoble. En clair, des recrues de choix aux postes clés que sont le 2, le 8, la charnière et le 15, toutes dans un profil disposé à améliorer ce jeu de mouvement.
Et pour le moment, ça marche. À Clermont, les Grenoblois ont fait trembler les Auvergnats, inscrit deux essais, et sont repartis avec un bonus défensif mérité (26-30). À Montpellier, ils ont longtemps mené avant de se faire doubler en toute fin de rencontre (17-20), en inscrivant encore deux essais. Et à domicile, ils ont déroulé face à Bordeaux, cinq essais à deux et un triplé de Ratini (37-23), leur octroyant le bonus offensif. Bref, Grenoble optimise ses sorties et ramène des points à chaque fois : avec le même bilan victoires/défaites que les Rochelais, ils ont pourtant 3 points de plus.
Être bons dans la gestion
Pour ramener quelque chose de ce match, il faudra être performants dans l’alternance et ne pas rendre de ballons inutiles à une équipe qui n’a pas besoin de beaucoup de munitions pour être dangereuse. « Il faudra être bons dans la gestion au pied, parce qu’ils ont de très bons relanceurs » acquiesce Romain Sazy. Avec la moins bonne défense du championnat après 3 rencontres, les Rochelais veulent éviter de tendre le bâton pour se faire battre : « On ne prend pas d’essais sur des lancements de jeu, mais sur nos propres initiatives, c’est un peu dommage, constate l’entraîneur en chef qui prend en exemple la touche perdue amenant le 3e essai toulousain samedi dernier. C’est souvent dans le désordre qu’on est un peu en difficulté ». Les Jaune et Noir vont donc tâcher de rester concentrés sur leur tactique, sur leur bonne conquête, et de ne pas céder à l’euphorie face à une équipe qui va relancer de tous les côtés.
Après la victoire de samedi dernier, le groupe n’a pas fait l’erreur de tomber dans l’euphorie. Romain Sazy assure qu’ils ont été « prévenus de vite redescendre de notre pseudo petit nuage, mais franchement il n’y en a pas eu. Les coachs nous ont tout de suite refroidis, on met plus de 30 points à Toulouse mais on prend encore 3 essais. On a vraiment tout de suite basculé sur Grenoble. » « La semaine d’entraînement est restée la même » affirme Lekso Kaulashvili, auteur d’une très bonne entrée samedi dernier mais ne souhaitant pas bouleverser ses habitudes. Patrice Collazo explique : « Certes on a battu Toulouse, mais le match d’avant on en a pris 60. On aura notre place en Top 14 si on arrive à maintenir le même niveau. À voir ce week-end si on arrive à rééditer la performance, mais en attendant on ne s’est pas réinventés. On a préparé ce match comme celui d’avant et celui d’encore avant. »
Pour samedi, Uini Atonio, Jone Qovu et Peter Grant et Levani Botia sont forfaits. Le groupe va sûrement connaître quelques changements dans la composition : « Après une victoire, les joueurs peuvent s’installer dans un pseudo-confort avec un dur retour à la réalité le week-end d’après. Ça peut permettre de faire jouer des joueurs qui auraient mérité leur place autant que les autres la semaine d’avant. Comme d’habitude, on tiendra compte de l’état de forme, du temps de jeu et des performances à l’entraînement », confie l’entraîneur maritime. De quoi faire vivre le groupe et stimuler une bonne concurrence qui s’est accrue cette saison. À Grenoble, les Rochelais aligneront comme d’habitude la meilleure équipe du moment et essaieront cette fois de gommer les erreurs des derniers déplacements, surtout défensifs, tout en continuant sur les points positifs des derniers matchs, notamment une très bonne conquête, un état d’esprit irréprochable et un bon impact physique.
N.C.
Le groupe de 24 joueurs qui fera le déplacement en Isère : Thomas SYNAEGHEL, Vincent PELO, Rassie VAN VUUREN, Benjamin GELEDAN, Lekso KAULASHVILI, Benoît BOURRUST, Cobus GROBLER, Romain SAZY, Jason EATON, Kévin GOURDON, Loann GOUJON, Nicolas DJEBAÏLI, Benoît GUYOT, Julien AUDY, Julien BERGER, Hamish GARD, Albert VULI-VULI, Charles LAGARDE, Jean-Pascal BARRAQUE, Alofa ALOFA, Sireli BOBO, Damien CLER, Arthur CESTARO (24ème homme : Hikaïro FORBES)