Rendez-vous avec... Emma Cantal et Mia Moussac !

Rendez-vous avec... Emma Cantal et Mia Moussac !


Avant le choc du championnat Élite 2 entre le Stade Rochelais et le Stade Français à Deflandre, nous sommes allés à la rencontre des deux capitaines de l’équipe. On revient sur la finale perdue d’un point l’année dernière face à leur rivale de Normandie, la difficulté à maintenir un double projet et, bien sûr, cette confrontation du haut du tableau.

Une finale perdue d'un point...

Après une saison presque sans faute l’année dernière, l’équipe Élite 2 s’est inclinée en finale à Grenoble face aux Valkyries en juin dernier. Malgré le résultat, Emma et Mia en gardent un des meilleurs souvenirs rugbystiques de leur carrière.

Emma : Même si c'est triste, j'ai quand même joué une finale de Championnat de France. De pouvoir vivre ça à 22 ans, ça reste incroyable ! Je pense aussi que c'est le meilleur match que j'aie sorti de la saison. C'est une finale, tu joues avec tes tripes, tu joues avec tout ce que tu as.

Mia : Pour moi, c'est le meilleur souvenir aussi, avec tout l'aspect préparation qu'il y a derrière.  Ça comporte vraiment tout le week-end, du départ du samedi matin très tôt jusqu'au retour du dimanche, enfin plutôt lundi matin (rire). Il y a tout l'esprit de cohésion et de préparation du match et se dire qu'on vit des moments aussi extraordinaires que ça, ensemble. Sur le terrain, c'est le même souvenir, mais les émotions et les sentiments prennent moins le dessus. On est plus focalisée à garder la tête froide et s'appliquer techniquement.

Une déception bien présente...

Même si cette finale est le meilleur souvenir rugbystique pour les deux capitaines, la déception était bien là à la fin du match.

Emma : J'étais très frustrée forcément. Après, dans les vestiaires, j'ai refait le match dans ma tête, j'ai tout remis en question. Et finalement, j'ai arrêté, car ça fait plus mal qu'autre chose de faire ça. C'est fini, c'est joué ! Mais après une semaine, tu te dis qu'on aurait dû les battre, qu'on aurait dû gagner.

Mia : Pour moi, la frustration, elle est venue plutôt après. On a passé une année entière ensemble à construire des choses, à faire des sacrifices, à faire des concessions sur nos vies personnelles et tout le reste. Et ne pas avoir la récompense à la fin, c'est ça le plus dur.

Un projet qui demande des sacrifices…

Aujourd’hui, le rugby féminin n’offre pas un statut professionnel excepté pour les joueuses sous contrat fédéraux avec la FFR. Il s’agit aujourd’hui pour les filles du Stade Rochelais, de s’entrainer comme des joueuses de haut niveau tout en maintenant un équilibre avec leur projet professionnel. Ce qui demandent beaucoup de sacrifices et de rigueur.

Emma : C’est même un triple projet pour moi, je suis en troisième année de licence sciences du sport et en plus, je suis assistante d’éducation à mi-temps au lycée Jean Dautet. Le rugby, c'est toute ma vie ! À la base, je ne devais pas faire les études que je fais actuellement. Quand on t'appelle à 17 ans pour te proposer de venir jouer au Stade Rochelais, c'est hyper flatteur, donc finalement, tu remplaces l'école de kiné que tu voulais faire par une autre licence disponible dans la ville. On est consciente de la chance qu'on a de jouer dans ce lieu et de profiter de toutes les infrastructures qui vont avec.

Mia : Moi à l'inverse, je fais mes études à Tours, car je ne peux pas les faire à La Rochelle, alors je fais des allers-retours dans la semaine. C'est des conditions que j'ai choisi d'avoir. Et le Stade m'aide pour les trajets et pour mon logement. Toutes les deux, on fait partie des joueuses qui sont bien aidées par le club. Même si l'année dernière, on n'est pas Championnes de France, ils ont mis en place des primes d’assiduité pour cette saison. Mine de rien, ils ont su reconnaitre qu'ils avaient une équipe féminine au sein du club qui performe et qui s'investi beaucoup. On s'entraine comme des pros alors qu'on ne l'est pas et qu'on doit construire notre vie à côté.

Emma Cantal

Mia Moussac

 

Une rencontre attendue par les deux capitaines…

Avec son changement de format, passant de 14 à 12 équipes, l’Élite 1 a vu le Stade Français se faire reléguer directement à la fin de la saison dernière dans le championnat des Rochelaises. Considérées cette année comme l’équipe favorite au titre, les Parisiennes se déplacent à Marcel Deflandre pour ce qui s’annonce déjà comme un vrai défi pour nos Jaune et Noir. Les deux capitaines attendent impatiemment le coup d’envoi de cette confrontation.

Emma : On ne l'appréhende pas du tout, toutes les deux. On est impatiente ! On veut voir ce que c'est le niveau de l'Élite 1, si c'est vraiment au-dessus ou pas. Un match face à cette équipe, on va forcément avoir un peu peur. On a toujours été un peu en difficulté face aux équipes plus basses dans le classement parce qu'on se dit qu'on va les gagner. Mais finalement, on ne produit pas du bon jeu. Alors que face à une équipe plus forte qui vient de l'Élite 1, je pense qu'il faut qu'on ait un peu peur pour voir ce qu'on vaut.

Mia : (parlant du match contre Perpignan, gagné 26 à 0 à l’extérieur en octobre dernier) On a eu un peu d'appréhension parce qu’on s'était un peu reposée sur nos acquis sur le début du championnat et qu’il fallait qu'on fasse attention, sinon ça allait nous retomber dessus. Au bout d'un moment, le match s'est un peu retourné contre nous avec deux cartons (un rouge et un jaune), donc on se retrouve à 13 contre 15. Et pour autant, on a marqué 2 essais dans cette situation et on a gagné 26 à 0 le match. Ça prouve bien qu'on est capable dans la peur et l'appréhension de se souder et de finir de la meilleure des manières. Sur d'autres matches du championnat, on sait qu'on peut gagner sur un exploit individuel ou autre, sur celui-ci, ça ne passera pas, il faudra faire plus. Donc si on n'est pas là pour se soutenir, s'encourager et se souder, ça ne fonctionnera pas.

Rendez-vous dimanche 22 janvier à Marcel Deflandre

Ne manquez pas ce grand rendez-vous pour nos Rochelaises ! Elles vous donnent rendez-vous le dimanche 22 janvier à 14h30, au Stade Marcel Deflandre.

Les portes ouvriront à 14h00. Le snack Port-Neuf et les crêpes Miam Miam seront disponibles sur place pour vous restaurer. La boutique officielle du Stade Rochelais sera également ouverte au niveau du Parvis Port Neuf. L’entrée est à 5 euros pour la journée (gratuit pour les moins de 18 ans et les abonnés sur présentation d’un justificatif).